Dévoilé sur le web depuis le 26 septembre, produit par Gang Films, « On the Docks » le dernier opus de la saga publicitaire des parfums emblématiques de Jean Paul Gaultier, le Mâle et Classique, arrive sur les petits et grands écrans ce 24 octobre pour séduire en beauté le grand public.
Le film: http://packshotmag.com/films/jean-paul-gaultier-docks
Réunis pour la première fois en 1997 avec le plus long baiser de l’histoire de la publicité, la Belle « Classique » et le Marin » Le Mâle » se sont désirés, aimés, séparés, retrouvés jusqu’en 2009 devant l’objectif de Jean-Baptiste Mondino.
En début d’année Ogilvy Paris s’est vu confier le budget des parfums Jean Paul Gaultier pour poursuivre cette saga ancrée dans l’univers puissant et très personnalisé du créateur.
Les créatifs, les BNF avec Chris Garbutt et Thierry Chiumino, en accord avec les tv productrices Laure Bayle et Aurélie Appert ont choisi pour mener à bien leur nouveau projet ambitieux le réputé réalisateur anglais Johnny Green, malgré ce registre absent de sa bande, soutenu par le producteur de Gang films, Jean Villiers.
Packshotmag a recueilli en exclusivité les révélations du producteur Jean Villiers et du réalisateur Johnny Green sur cette aventure cinématographique mettant en relation de fortes personnalités, pendant près de 2 mois de préparation et 5 en post production pour 4 jours de tournage.
Voici leurs réponses croisées à nos questions sur les coulisses de ce film spectaculaire et les difficultés rencontrées.
Johnny Green
Jean Villiers
Jean Villiers : » Le premier challenge de ce film qui n’en a pas manqué, a été de proposer un réalisateur qui n’avait jamais fait de film de parfum de sa vie et qui puisse prendre la relève des superbes films que Jean Baptiste Mondino réalisait depuis des années. Johnny a un univers très personnel et avait su porter des marques comme Hennessy, Mercedes ou Bacardi avec des images extrêmement puissantes. Et c’est ce qui a su convaincre dans un premier temps les tv productrices puis les créatifs qui ont transmis leur enthousiasme à Jean Paul Gaultier qui souhaitait un regard totalement nouveau pour réveiller cette histoire d’amour qui dure depuis 15 ans, en une attraction irrésistible surprenante et faire naître une nouvelle émotion chez le spectateur en le faisant vibrer, frissonner et sourire. Le défi a été ensuite de mettre en œuvre tous les moyens techniques et humains imposés par la complexité de l’histoire, la recherche du cargo n’étant pas la moindre dificulté. »
Johnny Green : « Je dois l’avouer, c’était une rude tâche de prendre la suite de Jean Baptiste Mondino dont j’adore le travail. Avec Jean Paul Gaultier ils ont créé ensemble un imaginaire merveilleux avec de très beaux films iconiques originaux qui rompent avec les traditions et ont marqué mon esprit. Mais pour être honnête, j’ai simplement fait mon propre film tel que je le sentais en respectant l’identité et l’héritage de la marque.
En ce qui concerne la préparation du projet, bien avant de le gagner, nous avons effectué de longues recherches pour le bateau depuis les cargos africains dans les années 60 et 70 aux brise- glace et autres navires militaires et fait beaucoup de croquis avec mon chef décorateur Pirra ». Johnny Green a été lui-même chef décorateur pendant 12 ans avant de réaliser. » Nous savions déjà à quoi ressemblerait le bateau et de quelle manière il traverserait le port pour rentrer littéralement dans la ville. Nous avons réuni des centaines d’images et lorsque j’ai rencontré Jean Paul Gaultier à Paris, il a flashé sur une photo en particulier d’un cargo rouge tout rouillé et cela a constitué la base de conception des décors.
Au fil des repérages il nous est très vite apparu que le bateau que nous recherchions n’existait pas et nous avons abandonné l’idée première de tourner sur un vrai bateau. Nous avons alors décidé de construire en décor les cabines et les coursives et trouvé dans les environs de Barcelone une ancienne centrale électrique, avec une incroyable cage d’escaliers métalliques que l’on a utilisée dans la séquence de la course du marin. Nous avons donc reconstruit les cabines et les salles d’eau dans ce lieu même, ainsi qu’un bout du pont du bateau pour que le marin puisse courir vers sa belle dans un petit studio vert incrust et nous avons étendu le linge que Jean Paul Gaultier lui-même nous a aidé à présenter ».
Jean Villiers : « Nous avions choisi le port de Barcelone pour amener le côté épique du récit et pour la possibilité de reconstituer en studio les cabines du bateau et l’appartement intérieur et extérieur de l’héroïne, avec le talentueux chef décorateur Pirra.
En fait, nous avions prévu de tourner l’extérieur du bateau sur un paquebot amarré dans le port mais l’armateur a décidé la veille du tournage de l’envoyer vers une autre destination, confirmant la règle bien connue dans le cinéma d’éviter les tournages avec un bateau !
Nous avons dû nous rapatrier immédiatement en studio et refaire tout l’extérieur du bateau en 3D. C’est dans ce cas de figure qu’il faut être très proche de son réalisateur et que l’on peut apprécier la réactivité d’un Johnny Green qui devant un tel obstacle a su s’adapter et être très constructif.
Il l’a prouvé pendant les 5 mois passés en post-production avec Digital District où la plus grande difficulté a été de trouver le bon équilibre afin que l’animation du bateau ne soit ni trop cartoonesque ni hyper-réaliste mais qu’elle soit crédible et poétique à la fois ».
Johnny Green : « Les images du bateau qui traverse les rues de la ville nous ont été inspirées par des images de brise-glace. Nous avons tourné des plans de la ville, en bloquant tout un week-end les artères principales, et reconstruit le bateau et la ville en post-production. Le processus a été long et laborieux mais au final je trouve que les plans sont parfaitement réussis ».
Le film avant-après des trucages de Digital-District (exclusif)
Jean Villiers : » Le film a été une expérience difficile mais extrêmement enrichissante. C’est là que le rôle du producteur prend tout son sens, quand on est servi par un bon concept, surtout pour un film parfum, cela vous amène à repousser les barrières et trouver des solutions tous les jours. Vous êtes obligés à une garantie d’excellence, ce qui n’est possible que grâce à une équipe hors pair, ce qui a été le cas dans notre aventure ».
Johnny Green : « Jean Paul Gaultier est venu sur le tournage, nous apportant son regard pour la mise en place de l’habillage ou du linge, il était une inspiration pour nous tous, aucune intervention juste des encouragements et de la bonne humeur. Je suis un grand admirateur de Monsieur Gaultier, c’est un personnage brillant avec un fantastique sens de l’humour et ça a été très important pour moi que le film garde ce » sourire », il ne fallait pas se prendre trop au sérieux et je pense que ça ressort bien dans le film.
C’est un film qui s’est déroulé sans accroc, j’avais un chef décorateur surprenant Pirra, un brillant directeur de la photo Dan Landin, mon premier assistant Tirso, et bien sûr Gang Films et son producteur exemplaire Jean Villiers qui a tout rendu possible, sans oublier l’agence Ogilvy qui accédait à mes souhaits dans un esprit de grande collaboration et enfin Digital District qui a fait des miracles. Les 2 stars, Rianne Ten Haken et Jarod Scott ont été fantastiques. Tous les deux se sont montrés professionnels, motivés, sans aucune plainte ni caprice de prima donna, un véritable plaisir de travailler avec eux.
D’ailleurs tout le projet a été baigné d’amour et d’entraide entre toute l’équipe.
Au final, c’est un film épique, plaisant à regarder, passionné et fou, tout en gardant l’humour caractéristique de Jean Paul Gaultier. Et je suis prêt à recommencer demain !!!!