À l’annonce du décès samedi dernier de Stefan Kudelski, génial inventeur polonais du Nagra, de nombreux professionnels ont vu resurgir leurs souvenirs du "bon vieux temps" où les tournages ne pouvaient se faire qu’avec cet appareil audio mythique.
Dès sa création en 1951 le Nagra (du polonais on nagra = il enregistrera) apparaît comme une révolution technique unique mais c’est à partir des années 60 qu’il devient irremplaçable dans le milieu du cinéma grâce à sa synchronisation avec une caméra qui permet d’associer son et image. Le Nagra combine une qualité de son plus-que-parfait grâce à son moteur rapide et silencieux, à une maniabilité et une solidité à toute épreuve (il est même photogénique dans Mission Impossible avant l’auto destruction de la bande !). C’est aussi l’outil absolu de tout journaliste télévision ou radio.
Avec la miniaturisation et l’enregistrement numérique, le Nagra évolue dans sa forme et dans son utilisation mais le tout numérique entraîne la fin de la suprématie du Nagra qui a régné plus de 50 ans.
En 2013 Nagra est le premier constructeur mondial de magnétophones camouflés appréciés par les services de renseignements et autres agents (Mission Impossible oblige ?). Le groupe Kudelski, établi en Suisse où s’était expatrié Stefan Kudelski, est devenu l’un des leaders des systèmes d’accès numériques et se tourne à présent vers la cybersécurité.
Le Nagra, symbole d’une époque révolue, conserve toujours sa cote d’amour auprès de la plupart des professionnels et ingénieurs du son nostalgiques des qualités plus qu’exceptionnelles de cette marque légendaire.
Le son c’est bon ? Coupez !