Le protocole juridique Covid-19 de l’APFP adopté par le CFP-E pour l’Europe
Rencontre avec James Hagger, en charge du pôle des affaires internationales de l’APFP
Le CFP-E (Commercial Film Producers of Europe) vient d’adopter pour l’Europe le protocole juridique établi par l’APFP pour la France à appliquer dans le cadre de la pandémie liée au coronavirus. Un nouveau succès pour l’Association des Producteurs de Films Publicitaires français, qui consacre la pertinence de ses clauses protectrices et équilibrées pour produire au mieux dans le contexte actuel.
Nous avons rencontré James Hagger, producteur de Troublemakers, en charge du pôle des affaires internationales de l’APFP qui représente les producteurs français auprès du CFP-E .
Packshotmag : Comment fonctionne le CFP-E et quel est son but ?
James Hagger : Le CFP-E est la fédération Européenne des producteurs de films publicitaires. Elle représente 23 pays et plus de 900 sociétés de productions indépendantes à travers l’Europe. La France y siège par l’intermédiaire de l’APFP que je représente. Le CFP-E est géré par l’APA à Londres et la présidence en ce moment est assurée par l’Allemagne (le président est Tony Petersen de l’association WerbeFilmProduzenten). Les producteurs qui sont membres d’une association locale adhérente sont automatiquement membres associés du CFP-E. Le but de cette association est de promouvoir auprès des agences et des annonceurs la valeur des sociétés de production indépendantes et d’en assurer leur avenir. Par exemple, en 2013, les adhérents du CFP-E ont rédigé et publié 10 grands principes qui structurent la production indépendante européenne.
Packshotmag : Comment avez-vous mené les négociations pour imposer le protocole français ? Dans quelles conditions ?
James Hagger : En mars dernier nous devions accueillir à Paris toutes les associations européennes pour un World Producer Summit. Une réunion annuelle qui se déroule chaque année dans un pays différent. Malheureusement à cause de la pandémie nous avons dû annuler ce rendez-vous parisien. Déçus par cette annulation de dernière minute, nous avons décidé de mettre en place une réunion bi-mensuelle en visioconférence pour que les 23 représentants se réunissent pour partager leurs expériences en général, mais surtout face au Covid-19 et ainsi mutualiser leurs retours d’expériences face à la situation exceptionnelle.
Pendant cette période le conseil de direction de l’APFP s’est également réuni régulièrement pour apporter des solutions concrètes aux producteurs, agences et annonceurs. L’une de ces propositions fut le protocole juridique Covid-19 qui a permis aux sociétés de production de se protéger face à l’absence d’assurance en la matière. Adoptée à l’unanimité en France nous avons décidé de la partager auprès des membres du CFP-E, ce qui a tout de suite apporté une lueur d’espoir à certains pays qui n’avaient pas mis en place de clauses similaires et qui se sentaient un peu désemparés face à la situation. D’autres pays étaient un peu plus sur la réserve car ils avaient eux-mêmes mis en place un protocole localement. Nous avons donc organisé des séances de travail dans un groupe rapproché réunissant la France, l’Angleterre, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne auquel nous avons associé notre avocat Jean Aittouares (OX Avocats). La démarche était simple : travailler conjointement sur une formulation adaptée en gardant comme principe fondateur les clauses françaises qui étaient les plus complètes et en les adaptant légèrement pour qu’elles puissent fonctionner pour tous les pays. Suite aux négociations nous avons trouvé un consensus qui fonctionnerait pour l’Europe entière. Enfin nous avons présenté notre travail au reste des pays européens qui l’ont adopté à l’unanimité. [ À lire ici] .
Packshotmag : En quoi est-ce important que le protocole français soit retenu au niveau européen ? Quels sont les avantages pour la France ?
James Hagger : Il est très important pour nous que ce protocole juridique ait été retenu au niveau européen car il consolide le travail de l’APFP, unifie tous les pays européens derrière les clauses françaises et solidifie la situation juridique des producteurs dans 23 pays. Cela nous rend bien évidemment plus forts et évite le benchmarking néfaste entre producteurs européens. Nous sommes ainsi mieux protégés en étant unis dans la protection des sociétés de production indépendantes.
Packshotmag : Est-ce que la fréquence plus soutenue des échanges se poursuit ? Et quelle est l’étape d’après ?
James Hagger : Nous continuons sur la fréquence de nos réunions avec le CFP-E pour continuer de protéger les producteurs indépendants, d’harmoniser nos industries dans un objectif commun. Nous avons bien évidemment d’autres actions communes sur lesquelles nous travaillons et serons ravis de vous en reparler à l’avenir. Nous discutons notamment d’une éventuelle harmonisation des échéanciers de paiement.