En ce troisième jour des Cannes Lions 2021 qui se déroulent en ligne du 21 au 25 juin, le jury de la catégorie Film Craft, sous la présidence de Kerstin Emhoff (présidente de Prettybird), a délivré son palmarès.

Sur 1994 travaux inscrits réduits à 190 shortlists, le jury a distribué 65 Lions, 9 Gold, 24 Silver et 31 Bronze. Le Grand Prix est attribué à Wombstories pour Bodyform/Libresse par l’agence AMV BBDO (Réalisatrice Nisha Ganatra/ Production Chelsea Pictures).

La France décroche 11 Lions sur 130 travaux inscrits.

Le film de Diesel « Francesca » pour Publicis Italy produit et inscrit par Division décroche 5 Lions, deux Gold et trois Silver :

Gold – Direction – François Rousselet
Gold – Cinematography – Matias Boucard
Silver – Casting – Carine Youb
Silver – Editing – Nicolas Larrouquere
Silver – Use of Licensed/Adapted Music – Sizzer

Crocodile Inside de Lacoste pour BETC réalisé par Megaforce produit par Iconoclast remporte 4 Lions, un Gold, deux Silver et un Bronze

Gold – Production design/Art direction – Marco Puig
Silver – Direction – Megaforce
Sliver – Cinematography – Bradford Young
Bronze – Production achievement – Charlotte Marmion

Le film StopVeo « The words I won’t say » de Publicis Conseil réalisé par Laura Sicouri ( Division) remporte un Silver Lion / Editing/ Géraldine Mangenot
Le court-métrage d’Ubisoft « Tipping Point » pour DDB Paris remporte un Bronze Lion/ Post-production/animation

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Juliette Desmarescaux, productrice-fondatrice de Grand Bazar, seul juré français Craft Film, entre deux tournages, nous raconte son expérience.

– Est-ce votre première expérience en tant que jurée ?

JD : En tant que productrice oui. J’ai fait partie il y a longtemps du jury Epica lorsque j’étais journaliste pour Culture pub.

– Cette année vous êtes jurée Craft Film à Cannes Lions et présidente du Jury Film du Club des Directeurs Artistiques, deux festivals publicitaires qui comptent. Une double lourde tâche ? Compliquée ou facilitée par le distanciel ?

JD : C’est un honneur (et un vrai taf !) d’avoir participé à ces deux jurys. Le système de vote en digital + débat en zoom est assez éprouvant. Mais c’est malheureusement à l’image de ce qu’on vit tous depuis un an et demi. Heureusement, la délibération au Club des DA s’est faite en présentiel ce qui était plutôt super agréable. Mais aux Cannes Lions, cela n’a pas été possible…

Les délibérations et débat du jury Craft à Cannes se sont déroulés sur 7 jours en zoom. C’est très long, mais assez intense et passionnant ! Et encore…J’ai de la chance parce que j’étais sur un créneau horaire décent en France alors que certains membres étaient là à partir de 6 heures du matin et d’autres jusqu’à très tard dans la nuit.

– Les shortlists ont été établies par d’autres jurés, avez-vous été déçue de voir que certaines campagnes qui vous plaisaient n’avaient pas été retenues ?

JD : Non je ne dirai pas qu’on est déçu… La shortlist à Cannes a été établie par vote électronique. Et c’est un système assez sophistiqué qui permet de faire des moyennes et de retenir un pourcentage des meilleurs votes des entries.

Au club des DA il a été possible de débattre sur la shortlist, alors qu’à Cannes, on était sur deux années : 2020 et 2021… Même s’il y avait moins de productions sur ces deux années, cela restait colossal à l’échelle mondiale. On aurait pu passer une semaine rien que sur la shortlist… A Cannes, la majorité des débats était sur les awards.

– Est ce difficile de juger le Craft d’un film même avec tous les postes représentés de la réalisation à la musique en passant par la post production, montage etc ?

JD : C’est assez difficile de juger le craft. Est-ce qu’on récompense un film uniquement sur le craft ? Est-ce qu’on doit forcément aimer le film, le script, l’idée ? Oui évidemment car c’est difficile de récompenser un script plus faible ou un contenu auquel on n’adhère pas, même si le craft est incroyable… c’est une gymnastique complexe.

Aussi, à Cannes, il y a vraiment tous types de formats, cela va du 30 secondes au court voire moyen-métrage entre 15 minutes et 1 heure (du brand content). Et ces plus longs formats ne sont pas soumis aux mêmes contraintes, on le sait. Contraintes budgétaires mais aussi des contraintes liées aux impératifs d’une marque. Il faut donc rester focus sur la qualité du contenu et sur les talents qui exécutent avec virtuosité.

– Que pensez-vous du palmarès?

JD : A l’arrivée, même s’il y a peu de films français dans la shortlist, il me semble que dans le palmarès, les talents français sont à l’honneur : réalisateur/trice, chef op, monteur/teuse, productions, maison de post production… Les entrées ne sont pas forcément françaises mais ce sont des talents français tels que Megaforce (Burberry, Lacoste), Laura Sicouri et sa monteuse, François Rousselet, Antoine Bardou Jacquet, Matias Boucard, j’en oublie sans doute. J’ai trouvé ça plutôt réjouissant de soutenir et d’assister à cette consécration des talents français !