En amont de la révélation du palmarès de la 52 e compétition du Club des Directeurs Artistiques le lundi 12 juillet, Packshotmag en partenariat avec le Club publiera tout au long de la semaine les interviews des présidents et présidentes des différents jurys du Pôle Production, notamment des catégories Craft Film Pub, Clip, Film Mode et Animation & VFX. Arno Moria, responsable du Pôle Production, conclura cette série d’interviews par la révélation des shortlists du Pôle.

À 7 jours du palmarès, Juliette Desmarescaux, productrice co-fondatrice de Grand Bazar, en tant que présidente du jury Craft Film Pub fait le point sur les qualités et les tendances émergentes des créations dans cette catégorie.

 

Emerge-t-il une ou des tendances de ce jury ?

 Au préalable, j’aimerais revenir sur un point important pour moi et avec lequel j’ai ouvert la session de délibérations et de vote. Le Club s’attache depuis des années à ce qu’il y ait une parité hommes/femmes dans les jurys. Mais les différentes étapes de la compétition – de l’inscription jusqu’au palmarès – reflètent le marché tel qu’il est : encore largement masculin. Le palmarès traduit cependant une reconnaissance de nouveaux talents féminins et rend compte également des sujets sociétaux sur l’inclusion et la diversité sous toutes ses formes.

Pour ce qui est de la tendance dans le craft, elle est guidée par les contenus.

Les campagnes retenues en short-lit et primées, sont centrées sur l’humain. Les sujets contenus placent l’humain au centre : les combats, l’amour, l’émotion, l’humour, … Le craft sous toutes ses formes va s’exprimer à travers ces histoires, va exceller, va les sublimer de manière très différente. De l’épique à l’intime.

Cette tendance sur l’humain et les émotions n’est pas nouvelle mais se confirme.

Les castings sont de moins en moins normés et s’éloignent des stéréotypes.

C’est aussi la forme qui permet aux marques d’installer leur territoire. De l’importance pour les producteurs et les réalisateurs de bien les comprendre et de les accompagner. Tout en gardant leur propre identité et réciproquement.

Chaque marque creuse son propre terrain émotionnel à travers la création mais aussi à travers le craft, on le voit notamment avec les annonceurs qui se distinguent comme Intermarché, Orange, Renault, …

 

Un conseil aux jeunes talents

Etre eux-mêmes et apporter quelque chose de personnel plutôt que penser séduire en faisant « à la manière de ». Dans le cadre d’un travail de commande où l’art rencontre le commerce, être capable de faire de vraies propositions artistiques sans visée commerciale pour être éventuellement retenus commercialement. Et pour affirmer son style, il existe de nombreux moyens où expérimenter son écriture : le court-métrage, le clip, les films de mode, les « contenus » que l’on voit se développer sur les réseaux sociaux, etc. Mais le craft a un coût. Les moyens digitaux permettent à certains, qui ont une vraie proposition, de faire la première partie du travail. Les maisons de productions peuvent ensuite embrayer avec l’aide et le soutien des créatifs en agence.