En amont de la révélation du palmarès de la 52 e compétition du Club des Directeurs Artistiques le lundi 12 juillet, Packshotmag en partenariat avec le Club publiera tout au long de la semaine les interviews des présidents et présidentes des différents jurys du Pôle Production, notamment des catégories Craft Film Pub, Clip, Film Mode et Animation & VFX. Arno Moria, responsable du Pôle Production, conclura cette série d’interviews par la révélation des shortlists du Pôle.

À 6 jours du palmarès, Théo Gall, producteur exécutif Division, président de la catégorie Clip, fait le point sur les qualités et les tendances émergentes des créations dans cette catégorie.

 

Votre jury, votre palmarès, des tendances

Le premier enseignement est directement lié à l’éclectisme et donc la richesse de notre jury composé de différents métiers : des producteurs, des réalisateurs mais aussi des techniciens directement impliqués dans la direction artistique de chaque projet et qui ont des partis-pris forts qui nous aident à créer et fabriquer des projets. C’est intéressant d’écouter une discussion entre un réalisateur, un producteur et un chef op, d’avoir son avis sur la lumière d’un film, sur la DA. Il a des notions que l’on n’a pas et cela permet de juger différemment la cinématographie d’un film, par exemple.

J’ai aussi apprécié d’être dans un festival français et de rencontrer des talents du marché. Cela permet de discuter de notre travail ensemble.

Le jury a travaillé avec implication et sérieux. Et à l’arrivée, notre palmarès est juste. Il s’est constitué à partir d’un débat ouvert.

Dans cette année de production relativement faible, le critère déterminant est certainement la primauté d’une idée – qui peut être une idée d’exécution -, et le juste rapport en idée et exécution. Clairement les Boules Rouges ou Blanches récompensent l’exécution au service d’une idée simple et forte.

Nous avons également souhaité distinguer des propositions vraiment originales : des idées jamais vues, une DA jamais vue en film, une façon de raconter l’histoire, de gérer la caméra, les raccords.

 

Art et commerce

Dans le clip, on fait de l’art et du commerce. Le clip est le moyen aujourd’hui pour les réalisateurs d’avoir des budgets, limités certes, mais qui leur permettent d’exécuter des idées de la manière la plus libre possible. Plus que dans le domaine publicitaire, c’est le moyen d’expression le plus accessible et le plus libre pour les réalisateurs et encore plus pour les jeunes réalisateurs, et celui qui leur apporte le plus de reconnaissance.

Mais ce schéma a ses limites car ça reste des projets de commande. Il faut répondre à un client qui est un artiste, un label, un manager. Et on mène un projet pour un artiste qui peut avoir plus ou moins d’influence sur le travail. Notre rôle est de trouver le bon équilibre et que le film serve nos talents.

 

Un conseil aux jeunes

Travaillez, travaillez, travaillez ! Gagnez en autonomie ! Commencez avec le plus d’indépendance possible, surtout au début, pour pouvoir développer vos projets et les post-produire. Les jeunes réalisateurs modernes qui sortent du lot, sont ceux qui savent mettre les mains dans le cambouis et qui, surtout, ont un vécu et se sont quasiment auto-produits. J’invite les jeunes à aller voir les maisons de production mais je les invite aussi à pas baisser les bras. Ne pas attendre que les projets arrivent mais aller de l’avant et continuer de travailler. Être réalisateur aujourd’hui c’est prendre une caméra et descendre dans la rue pour raconter ce que l’on a à raconter. Et être réalisateur pour faire du clip, de la publicité, c’est savoir réfléchir et construire des idées.