Notre rubrique Regard de producteur fait son retour en ce début d’année riche en films. Chaque mois un producteur indépendant désigne ses coups de cœur parmi les films récents et en commente les challenges créatif et de production.
Pour ce sixième rendez-vous, c’est Stan Bertin, producteur chez Frenzy, qui nous livre son TOP 3 des films de janvier
Deezer – Live The Music – Dance Fight
Super film. Très bien réalisé par Nogari/Iconoclast. Il sort du lot par la qualité de sa mise en scène bien punchy évidemment. Dès le début, le film est tout en sound design – et ce n’est pas anodin – ça donne un souffle au film très intéressant. La caméra filme la boxe comme elle filme le voguing, ça donne une cohérence à l’ensemble qui est cool. Le montage est super efficace. Le soupçon d’irrévérence dans le casting, le stylisme de la régisseuse et les attitudes des boxeurs mêlés aux petits bonbons visuels comme le fast pan vers la régie, la DA aux teintes de Deezer et le clin d’œil à la fin boostent la comédie visuelle. C’est le genre de craft qui me plait, c’est moderne, fun et très bien troussé. Une réussite. Bravo.
Intermarché – Gabriel – Biscuits Chabrior
Un film taillé pour Rudi Rosenberg/Division qui avait – il y a 10 ans déjà – su capter la candeur et l’espièglerie de la jeunesse dans son premier long métrage (réussi) Le Nouveau. Tous les ingrédients sont réunis pour servir un script quali : Le casting de Gabriel est parfait, les seconds rôles sont ciselés (à chanter avec l’accent), la musique prend par la main et nous accompagne dans ce quart d’heure de gloire de cour de récré bien mignon, la caméra épaule est vivante, on est au milieu de ces enfants, on est toujours avec lui, avec eux, les cadrages sur Gabriel sont au plus près, le montage nous rend témoin et en haleine de cette mignonnerie… Bref, une mise en scène pleine de maîtrise comme d’habitude. Charmé. Chanmé.
Julie Navarro / Big prouve une fois de plus que la comédie dialoguée tient sur trois choses principalement : le casting, la direction d’acteurs et le rythme. Les 3 sont au rendez-vous dans cette série de films savoureux. Des scripts absurdes – donc drôles – que Julie ancre dans une arène très réaliste magnifiée par la photo de Marco et ça donne un résultat bien décalé et donc très amusant. J’ai gloussé. Bien joué.