La PAC dévoile son nouveau clip Parcels – Tieduprightnow par Béatrice Pégard
Publié le 27 avril 2018 par LA PACÀ tout juste vingt ans, Louie Swain, Patrick Hetherington, Noah Hill, Anatole Serret et Jules Crommelin voient grand, mais n’ont pas oublié pour autant d’où ils viennent. S’il faut chercher quelque part l’ADN de Parcels, ce serait sans doute dans la baie de leur ville natale en Australie. Ces cinq garçons dans le vent reconstruisent l’histoire du soft rock et du funk tout en se projetant dans un futur de la pop.
Tieduprightnow, premier single annonçant l’épiphanie, avance déjà comme un tube entêtant : claviers magnétiques, guitares obsédantes, harmonies sucrées, langueurs océaniques… Le clip réalisé par Béatrice Pégard (LA PAC prod.) nous emmène tout droit sous le soleil Australien pour un ride aussi bien en décapotable que sur une planche de surf.
Behind the scene with the director Béatrice Pégard.
– Comment s’est passée ta collaboration avec Parcels ? Kitsuné nous a contacté, c’était un procédé de pitch plutôt classique. Lorsque j’ai écouté le morceau j’ai tout de suite adoré. J’y ai vu l’été, la nature, l’océan, du surf, l’Australie. Et comme Parcels sont australiens et étaient à Byron Bay à ce moment, le choix du lieu a été scéllé!
– Un résumé du clip ? C’est un clip qui célèbre l’été australien, tout en grossissant tous les clichés que les touristes peuvent avoir sur le pays. Alors que Parcels voyage en spectateur à travers Byron Bay, le film devient de plus en plus surréel et vient suivre des surfers sans planches dans des decors un peu trippy. Derrière cette balade se cache un message environnemental dans une région qui perd sa faune et sa flore à des rythmes alarmants à cause du réchauffement climatique et de décisions politiques inacceptables. Si on perdait tout, l’été australien: ça deviendrait quoi?
– Comment as-tu eu l’idée de ce clip ? Cela fait des années que je veux tourner du surf et travailler avec des effets autour du surf. Je voulais montrer à quel point le surf est quelque chose de poétique et d’onirique. Les longboarders ont des styles qui me rappellent souvent ceux des dancers. Quand j’ai entendu le track de Parcels, le mood était parfait. J’y ai combiné tous les clichés de l’été australien au moment où il faisait très froid et très moche à Paris et où l’Australie me manquait énormément. Je pensais que tieduprightnow était l’occasion de faire partager la beauté de Byron Bay, mais avec une touche de décalé et d’humour.
– Quelle a été la plus grosse contrainte ? Les élèments car tournage en extérieur! Nous avons tourné en janvier à Byron et bien que ce soit l’été c’est un moment très humide de l’année et il peut pleuvoir pendant des jours sans s’arrêter et nous n’avions que deux jours dont un avec le groupe. Nous avons eu beaucoup de chance avec le soleil. Le surf est aussi très plat sur Byron en été et les locaux n’avaient pas eu de surf pendant un mois avant que nous arrivions. Les bonnes conditions sont arrivées le jour avant que nous tournions sur la plage. Le jour du tournage nous avions aussi un vent de plus de 35 nœuds, avec un drone qui devait prendre des plans très spécifiques…
– Le plus gros kiff ? Tourner avec Lauren Hill et ses amis surfeurs. Lauren et moi parlions de travailler ensemble depuis des années. Non seulement c’est une longboardeuse incroyable mais c’est aussi une personne d’une générosité sans pareil. Lauren est une inspiration.
– Si tu devais en quelques mots faire ton auto-biographie de réalisatrice ? Si je devais commencer, je dirais que j’ai tout appris grâce à Michael Gracey, Michel Gondry et Georges Bermann. Je n’avais aucune connaissance dans le milieu et zero expérience. J’ai frappé à des centaines de portes à Sydney et Michael m’a donné ma chance. Je l’ai assisté pendant deux ans, et toujours grâce à lui, j’ai eu la chance de travailler sur Be Kind Rewind dans la déco et l’année suivante dans les costumes pour Björk. J’ai appris énormément. J’ai écrit la musique pour mon premier clip pour avoir un mini reel. J’avais un weekend off sur Be Kind et les équipes de Michel m’ont aidée à le tourner. J’ai ensuite contacté Architecture in Helsinki, un groupe australien qui vivait à New York à l’époque, pour leur demander si je pouvais utiliser une track pour faire un clip. On avait aussi zéro argent mais j’ai été beaucoup aidée à New York. Puis je suis revenue en Australie et j’ai fait des clips pour des groupes indé et des marques de mode ici et là, tout en continuant à travailler dans la recherche environnementale et en université en parallèle. Puis un jour j’ai décidé que je voulais faire de la réalisation à 100%. J’ai tout plaqué, tout vendu, pris un billet one way pour la France et j’ai eu la chance incroyable de recommencer grâce à Grizzly Bear.
– Quelles sont tes inspirations ? David Lynch, Miranda July, Oliver Sacks, Sylvia Plath, Jean Cocteau, Ernesto Neto, Charlotte Gainsbourg dans Melancholia, The Groundlings et Matthew Barney.
– Ton film préféré ? J’en ai beaucoup! Parmi d’autres: Love Serenade de Shirley Barrett, Wendy and Lucy de Kelly Reichardt, Drowning by Numbers de Peter Greenaway, La règle du Jeu de Renoir, Suspiria d’Argento et Weekend de Godard.
– Sur quels genres de projets rêves-tu de travailler ? J’aimerai beaucoup travailler sur des projets de mode et mon rêve ultime est je pense, comme tout réalisateur, de faire du long.
– Avec qui ? J’ai toujours rêvé de faire un projet avec l’artiste Doug Aitken. Peut-etre que si je lui envoie 50 mails par jour il va finir par craquer et accepter… J’aimerais beaucoup retravailler avec Clemence Poesy, et je rêverais aussi de travailler un jour avec Michelle Williams et Greta Gerwig. Je rêve aussi de travailler sur un projet avec Joanna Newsom, Sufjan Stevens et Planetarium…Je rêve beaucoup!
Directed by: Beatrice Pegard
Producer : Anna Roudaut / La Pac
Editor : Simon colin
Calibrator : Vincent Heine
Post production : MATHEMATIC
VFX : Yann ALDABE pour MATHEMATIC
Post prod : Pierre-Edouard Sigwalt Pour MATHEMATIC